• ... Dutronc

     

    Comme s'il avait fallu perpétuer jusque-là l'idée que la France avait été un pays unanimement résistant... Oui ! On est tous héros dans les années 50, on devient tous salauds dans les années 80 ! Mais plein de grands hommes politiques de la IVe et de la Ve République ont eu un parcours qui ressemblait à celui de Mitterrand et qui étaient éminement plus impliqués dans le régime de Vichy. Mais contrairement à Chaban-Delmas ou Couve-de-Murville, Mitterrand ne bénéficiait pas de l'immunité gaulliste. Il était un franc-tireur. Et d'une certaine manière, je suis sûr qu'il a eu peur toute sa vie que ça se sache.

    Les dernières années, entre les affaires et les suicides de Bérégovoy ou de Grossouvre, ont baigné dans un climat crépusculaire... Oui... Se retrouver, jeune homme, dînant avec Mitterrand le soir du suicide de Grossouvre, c'est un peu bizarre, oui... Une fin de règne très sombre, avec le sentiment d'un souverain assiégé. Il y avait l'attitude du RPR et de Chirac, l'acharnement de certains juges qui avaient, non sans raison, Mitterrand dans le collimateur. Et puis c'était aggravé par sa santé.

    Dix ans après, que reste-t-il de François Mitterrand ? L'abolition de la peine de mort et tout ce qui mettait en pratique l'humanisme et les libertés publiques. L'impulsion européenne dont Chirac n'a su que faire. Un pays où on construisait des salles de concert et des pyramides et pas des prisons. Un peu de cette Douce France de la chanson de Trénet qui n'est plus tout à fait là aujourd'hui. Et puis des illusions perdues, évidemment.


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